SAVOIR-FAIRE : DES COMPÉTENCES À PRÉSERVER PLUS QUE JAMAIS !
SAVOIR-FAIRE : DES COMPÉTENCES PLUS QUE JAMAIS À PRÉSERVER
Qu’est-ce que le savoir-faire ? Quels sont ceux de l’hexagone? Pourquoi les mettre en avant ? Toutes ces questions nous nous les sommes posés au début du projet Relance ! Alors on remet tout à plat et on reprend les choses à zéro avec vous !
DÉFINITION DU SAVOIR-FAIRE
Commençons par faire un peu de rhétorique. Le savoir-faire fait référence aux compétences, aux capacités et aux connaissances que les gens possèdent à accomplir une tâche avec succès. Dans les entreprises, il s’agit souvent des techniques qui contribueront à la qualité de ses produits et qui lui donneront un avantage concurrentiel. En traduction, c’est le « petit quelque chose » apprécié des consommateurs et qui va les faire opter pour une marque plutôt qu’une autre.
QU'EST-CE QUE LE SAVOIR-FAIRE INDUSTRIEL ?
Qu’on le veuille ou non, nous sommes dans une économie globalisée de plus en plus concurrentielle. Pour les entreprises manufacturières, la gestion du savoir-faire industriel doit être au centre de leur stratégie afin de pouvoir maintenir leur compétitivité. Elles doivent valoriser leur savoir-faire empirique, mais également le faire évoluer par rapport aux transformations actuelles, et cela afin de mieux répondre aux attentes futures des consommateurs. C’est à notre sens tout l’enjeu qui attend le Made in France dans les prochaines années.
Si l’on se positionne en concurrence frontale avec les Chinois surs de l’entrée de gamme standardisée et en se bagarrant quasi exclusivement sur le prix… eh bien on a que peu de chance d’en sortir vainqueur. Fort heureusement, le tissu industriel français peut s’appuyer sur d’autres atouts et est engagé dans des actions sociales profondes afin de redonner sur sens au travail manufacturier. Une production incarnée avec au centre la transmission du savoir-faire entre les générations.
DRH, recruteurs et employeurs sont en perpétuelle recherche de collaborateurs ayant des savoir-faire industriels. Face à la pénurie de main d’œuvre qualifié qui touche certain secteur il est possible de se former sur le tas. L’employabilité, l’envie d’apprendre un nouveau métier, vos qualités humaines et aptitudes au travail en équipe auront plus de poids que les traditionnels CV et lettre de motivation.
UN TISSU INDUSTRIEL PROFONDÉMENT ANCRÉ DANS LES TERRITOIRES
Illustration d’Aurore Carric : https://www.behance.net/aurorecarric
Jambon de Bayonne, tome basque, calisson d’Aix, moutarde de Dijon ou galette bretonne autant de produits qui sentent bon le terroir sont depuis bien longtemps ancrés dans l’inconscient collectif. La France sait promouvoir les produits issus de son agriculture. Ils sont régulièrement à l’honneur lors d’événements ou de manifestations avec en point d’orgue le Salon de l’Agriculture ayant lieu à Paris tous les ans au parc des Expositions. Depuis les années 2000, le développement des Appellations d’origines contrôlées (AOC) et des Appellations d’origine protégées (AOP), on va encore plus loin dans la valorisation des productions agricoles en allant jusqu’à détailler les étapes de réalisation selon un savoir-faire reconnu et en y ajoutant la restriction à une aire géographique précise.
Ces démarches donnent des résultats puisqu’en 2017 on estimait à 23 milliards le chiffre d’affaires généré par les produits bénéficiant d’une AOP. On peut s’en féliciter, mais force est de constater que dès que l’on s’éloigne de ce qui touche à l’assiette (ou au verre !) il reste énormément de travail à faire et chaque année on voit disparaître de véritables trésors du patrimoine industriel français et parfois dans un anonymat quasi total.
COMMENT PRÉSERVER NOS SAVOIR-FAIRE ?
La France a perdu 750 000 emplois industriels au cours des dix dernières années et près de 2 millions en trente ans. Le déclin s’est accéléré à partir du début des années 90 durant la récession qui suit le krach d’octobre 1987. La deuxième lame arrive après l’entrée de la Chine à l’OMC en 2001 qui ouvre la porte à la mondialisation et aux vagues de délocalisations. Relancer un savoir-faire disparu est très compliqué, voire quasi impossible, et la qualité et la tradition de certains corps de métiers partent ainsi en désuétude. Et une fermeture d’usine peut avoir de lourdes conséquences à l’échelle d’un territoire. Les petits fournisseurs et sous-traitants locaux sont aussi touchés et au niveau social les travailleurs ayant perdu leur emploi sont parfois contraints de se délocaliser pour retrouver du travail ailleurs avec les impacts que l’on connaît au niveau du dynamisme local (fermetures de classes dans les écoles, difficultés pour les commerces de proximité, etc.)
À part les discours déclinistes et le catastrophisme, que faire ?
Nous ne pouvons pas laisser partir tous nos emplois industriels et notre savoir-faire à l’étranger on est mort ! Bon pour crever la gueule ouverte. Il faut repositionner le secteur manufacturier et la transmission du savoir au centre de notre projet de société et le réenchanter.
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Le déficit d'image du secteur manufacturier
Il faut bien le reconnaître, l’industrie a depuis longtemps un côté mal aimé. Un déficit de glamour a poussé des générations de jeunes à s’orienter vers des emplois tertiaires. L’image un brin « Germinal » de l’ouvrier forcément peu qualifié. À l’inverse, le niveau de qualification et de compétence dans l’industrie ne cesse de progresser.
L’enjeu numéro 1 est donc au niveau de la formation. On ne fait pas le procès du système éducatif, loin s’en faut, mais celui-ci va également devoir se réinventer afin de préparer les jeunes aux emplois de l’industrie 4.0
Mise en avant de l’apprentissage et de la formation professionnelle.
La meilleure façon de préserver la connaissance est de la partager. Et pour cela, il existe de nombreuses possibilités, mais l’apprentissage est sans doute le levier numéro quand il s’agit de transmettre des compétences et du savoir-faire. C’est un réel passeport pour l’emploi puisque 82% des jeunes en alternance trouvent un emploi directement à l’issue de leur formation. Pourquoi un tel succès ? Parce que le cursus allie à la fois la théorie et pratique. Le jeune (ou le moins jeune) est sous la responsabilité d’un maître d’apprentissage qui va l’accompagner dans sa découverte du métier et lui permettre d’acquérir tous les savoirs nécessaires. On est en plein dans la passation !
Dans l’artisanat et les métiers d’arts il existe une culture de transmission de ces savoir-faire ancestraux un peu hors du temps. Il est possible de se former dans de nombreuses filières et réseaux comme les Compagnons du Devoir. Fondé sur l’apprentissage, le référentiel et le coaching assure une formation à des métiers traditionnels dès l’âge de 15 ans.
Pour les personnes ayant déjà démarré leur vie professionnelle il existe de nombreuses formations et possibilités de reconversion accessibles notamment via le Compte Personnel de Formation (CPF) ou le Droit Individuel à la Formation (DIF). Pour les demandeurs d’emploi peuvent se faire financer tout ou partie de leur cursus par Pôle Emploi. Vous pouvez également vous renseigner auprès des CCI et des Chambres des Métiers.
Le numérique, une formidable opportunité
On ne va pas se la jouer « discours politique du café du commerce », mais il faut essayer de dépasser les problématiques liées au coût du travail. La transformation digitale est par exemple un formidable vivier de croissance et d’innovation pour l’industrie française. Il faut dépasser le cliché qu’une usine c’est uniquement de la production et s’ouvrir à la transformation digitale qui va changer l’organisation de la production pour permettre de gagner en compétitivité, transformer la relation client, mais aussi et surtout faire évoluer les modes de consommation.
On va désormais pour produire avec plus de flexibilité des produits de plus en plus différenciés tout en raccourcissant les délais de livraison. Le numérique rabat complètement les cartes de la chaîne de création de valeur. Le petit atelier de confection, mais au fin fond d’un territoire isolé peut en bricolant lancer son site E-commerce et vendre ses produits directement au consommateur final et développer un rapport étroit avec lui via par exemple les réseaux sociaux. Les gens veulent du sens et savoir à qui ils achètent et comment les produits sont fabriqués d’où l’importance prise par la vidéo. On veut savoir ce qu’il se passe dans l’arrière-boutique
Ces circuits courts doivent permettre de relocaliser une partie des industries notamment dans la confection. Des plateformes comme ETSY ou A Little Market mettent en valeur les compétences et les talents des artisans. Un premier pas vers la création d’entreprise.
L'EXEMPLE DE LA CHAUSSURE
Faisons un rapide focus sur un secteur que l’on connaît puisque nous sommes en plein dedans : la fabrication de chaussures.
La France est fan de chaussures puisqu’elle en consomme environ 415 millions de paires par an. Mais seulement 21 millions de ces paires sont produites sur le territoire national par une petite centaine d’entreprises. Sans remonter très loin, en 2000, c’était 100 millions de paires qui étaient encore fabriquées dans l’hexagone. Un peu comme le textile ou la fonderie, un sacré déclin en à peine vingt ans…
Dans le domaine qui nous concerne le plus à savoir le sport, les chaussures NOËL à Vitré, qui faisait figure de « dernier des mohicans » viennent d’être placées en liquidation judiciaire.
Ceux qui s’en sortent le mieux sont les entreprises positionnées sur des marchés de niches comme le Très-Haut-gamme en chaussures pour femme ou bien encore dans la chaussure de sécurité avec des marques comme PARADE ou S24.
Des motifs d’espoir depuis 5 ans.
Il y a depuis quelques années une décélération du recul de production de chaussures en France. Des startups se tournent vers la production tricolore afin de s’appuyer le savoir-faire local, mais également pour bénéficier de beaucoup plus de souplesse en termes de volume de commande. On pense à des marques comme ZESPA en sneakers ou encore PAYOTE pour les espadrilles. Il est vrai que les grosses usines chinoises ne voient souvent que par le volume et rechignent à travailler avec des « petits ». Certaines grandes marques françaises ont également relocalisé une partie de leur production pour des raisons de flexibilité tant au niveau des délais que de la personnalisation des collections. Il y a également l’impact écologique qui est de plus au centre des préoccupations des entreprises comme des consommateurs.
POURQUOI C'EST DUR DE FAIRE REVENIR LA PRODUCTION EN FRANCE ?
Dans les 2 chefs-lieux de la production de chaussures que sont Romans-sur-Isère et le bassin Choletais, on a gardé cet amour de l’artisanat et de la tradition. Le plus difficile à l’heure actuelle est presque de trouver des travailleurs qualifiés, les piqueuses expérimentées sont très recherchées ! Les effectifs cumulés des 95 fabricants encore présents sur le territoire national s’élèvent à 4 600 personnes quand il se situait autour des 2 0000 au début des années 2000. De plus une assez large majorité des gens du secteur ont plus de 50 ans et l’heure de la retraite ne tardera plus trop à arriver pour bon nombre d’entre eux. On attend donc la relève pour la passation de savoir-faire.
À ce sujet, il y a des initiatives notables comme celle du Groupe ERAM qui a récemment monté l’école de la chaussure qui a été plébiscitée à plusieurs reprises.
Les offres de formation pour les gens motivés avec l’esprit d’équipe existent et avec presque toujours un CDI à la clé et la garantie d’une belle évolution professionnelle via la VAE (Validation des Acquis Professionnels).
Encore un peu de sensibilisation à faire au niveau des consommateurs
Les industriels du secteur disent souvent qu’ils souhaiteraient que les gens se rendent compte du nombre de procédés nécessaires pour fabriquer une chaussure. La découpe, le piquage de la tige, le montage de la semelle, toutes ces opérations prennent du temps et forcément cela se retrouve dans le prix de vente. Si une paire de godasses Made in France se vend au-delà de 100€ ce n’est pas que la marque cherche à faire des marges de diamantaires, mais bien parce que cela correspond réellement à la valeur intrinsèque du produit et à toutes les étapes de travail qu’il y a derrière.
À l’heure actuelle, en France, le prix moyen payé pour une paire par le client final est de 42€. À ce prix aucune chance que celle-ci ait été produite localement. Dans le même temps, les Françaises achètent en moyenne 6 paires par an et les hommes 3,5 paires par an, on se dit qu’il serait possible d’acheter moins… mais mieux. Contribuez au développement de l’économie locale et à la préservation du savoir-faire tout en aidant à faire diminuer l’impact écologique d’un secteur qui génère près de 240 000 tonnes de déchets par an sans parler du transport entre l’Asie et la France.
CONCLUSION
En tout cas, chez RELANCE c’est un pari que l’on a voulu prendre et pour lequel on mouille le maillot au quotidien. Si au sein même de l’entreprise il y a de nombreux aspects qui nous éclatent : le design pour Violaine, la technique pour Florent ou encore le Web pour Damien… nous avions besoin d’un projet qui ait du sens à nos yeux dans sa globalité.